JEAN LAMBERT-RUCKI

Né en 1888, cadet d’une famille nombreuse, Jean Lambert-Rucki en sera l’enfant prodige. Il a onze ans quand son père meurt subitement. Il aide les siens à vivre en faisant des portraits qui surprennent les bourgeois de Cracovie. Sa jeunesse est marquée par la richesse du folklore de l’Europe Centrale, il fait de fréquents séjours en Russie où il fréquente les tziganes et son œuvre en demeure profondément imprégnée.

Enthousiasmé par une exposition des œuvres de Gauguin à Cracovie, il décide de venir à Paris en 1911 avec 17 francs pour unique fortune. Il fait aussitôt l’heureuse et providentielle rencontre d’un ami polonais qui l’héberge. Solitaire, il le demeurera toute sa vie, fuyant le monde avec ses exigences et ses vanités. Sa raison d’être sera cet incessant besoin de créer, de faire du « nouveau ».

En 1914, en s’engageant au sein de l'armée française, dans le Bataillon des Volontaires Etrangers pour servir la France, il francise son nom : Jean-Lambert étant son prénom, Il choisit le patronyme de Jean Lambert-Rucki. Pendant toute la durée des hostilités, il est affecté au « Service Archéologique de Salonique » où il procède à des fouilles. C’est ainsi qu’il participe à la création d’un Musée d’Archéologie à Athènes et qu’il fait des copies de mosaïques pour le Musée du Louvre.

En 1923, il se lie d’amitié avec le dinandier Jean Dunand pour lequel il travaille pendant une vingtaine d’années. Il refusera la proposition de Jean Dunand d’apposer leur double signature sur les œuvres qu’il réalise au prétexte que ce n’est pas sa création puisqu’il s’agit de commandes.

La laque de Chine n’a pour lui aucun secret et on reconnaît aisément le style Ruckien notamment dans les paravents, portraits, boîtes à cigarettes, bijoux, objets précieux divers, vases etc.