La Manufacture de Sèvres a maintenu sa place privilégiée tout au long de son histoire en s'attachant au renouvellement de ses formes et de ses techniques.
Georges Lechevallier-Chevignard (1878-1945), directeur de la Manufacture de 1920 à 1938, avait conscience de l'importante place qu'occupait la nouveauté à Sèvres. Parmi les grands noms des décorateurs-ensembliers, il fit alors appel à Henri Rapin (1873-1939) ou encore Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933) qui dessinèrent de nouvelles formes en exploitant l'épure et la géométrie. Une fois la forme dessinée, la surface de la porcelaine blanche laissait place à l'imagination des peintres sur céramique des ateliers de Sèvres qui concevaient tour à tour de nouveaux projets décoratifs. Parmi ces peintres, on compte beaucoup de femmes décoratrices comme Suzanne Lalique (1893-1989) ou encore Anne-Marie Fontaine (active de 1928 à 1938).
Jacques-Emile Ruhlmann fut invité en 1927 par le directeur de la Manufacture, soit deux ans après sa consécration à l'Exposition des Arts Décoratifs de Paris.
Il mit au point sept formes de vases, d'une tasse à thé avec sa soucoupe et d'un luminaire monumental pour le salon de thé du paquebot Ile-de-France.
La luxueuse sobriété des formes se marie à la richesse des jeux de pleins et de vides des décors peints et nous livre toute l'identité esthétique du style Art Déco.