Lancy (Suisse) 1877 - Paris 1942

Né dans les Alpes Suisses, Jean Dunand fut un créateur unique et multiple, à la fois sculpteur, dinandier, orfèvre, laqueur et architecte d’intérieur.

Formé à l’Ecole des Arts Industriels de Genève dans la section « Ciselure et Modelage » et dans l’atelier de Jean Dampt à Paris à partir de 1903, il épousa en 1906 Marguerite Marie-Rose Antoinette Léonie Moutardier avec lequel il accueillit deux ans plus tard son premier enfant, Bernard Dunand. À ce moment-là, il s’était déjà définitivement orienté vers les arts décoratifs et la dinanderie.

C’est lors d’un court voyage en Italie en février 1909 que Jean Dunand fit la connaissance de son homme de main, Francesco Zambon, surnommé Kéco, bientôt Meilleur Ouvrier de France. C’est à ses côtés qu’il fit, en 1912, l’apprentissage du travail de la laque, une technique qu’il utilisa magistralement sur paravents, panneaux, meubles, vases, et portraits. Si 1922 fut l’année de naturalisation française de Jean Dunand, 1924 fut celle de son incursion dans le monde de la mode. Jean-Philippe Worth, Jeanne Lanvin, Madeleine Vionnet, Charlotte Revil et la modiste Madame Agnès firent tous appel à l’originalité de sa main dans laquelle se fondait et se transformait le métal. En mars 1926, il exposa à l’Union centrale des Arts décoratifs, et en mai au Salon des Tuileries. Il fut également promu Officier de la Légion d’honneur et pâma le Tout-Paris à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs de 1925 grâce à quatre vases monumentaux décorant la cour du Pavillon des Métiers d’art. Les 1200 œuvres qu’il imagina et conçut comptent quelques pièces remarquables : quatre épées d’académiciens, des panneaux de laque noire pour le paquebot L’Atlantique, cinq panneaux de grande taille sur les thèmes du jeux, de la joie, des sports, des femmes et des hommes. De plus, il fut nommé président de la section « laque » de l’Exposition Internationale à Paris et en 1939 il décora le pavillon de la France à l’exposition internationale à New York.

Jean Dunand déclina continûment sa carrière et enrichit invariablement ses créations. Il fut un des rares qui parvint à asservir le métal à l’émotion.