PIERRE-ADRIEN DALPAYRAT

Pierre-Adrien Dalpayrat, né à Limoges le 14 avril 1844, et mort dans sa ville natale le 10 août 1910, est un céramiste français, et l'un des plus importants représentants du renouveau de la céramique européenne à la fin du XIXème siècle.

Dalpayrat fréquenta à partir de 1859 l'École de dessin, puis l'École pratique de peinture sur porcelaine de Limoges. Il travaillera dans diverses faïenceries de la France entière (Jules Vieillard et Cie à Bordeaux, Léon Sazerat à Limoges, Toulouse, Menton…)

En 1889, il ouvre sa propre faïencerie à Bourg-la-Reine. En 1892, il signe un contrat de collaboration avec le sculpteur Alphonse Voisin-Delacroix, prévoyant une exclusivité réciproque pour une durée de douze ans. Il remporte un grand succès lors de l'exposition de ses œuvres à la galerie Georges Petit. En 1893, il fait la connaissance de la suédoise Agnès de Frumerie avec qui il va collaborer quelque temps, mais les différences de caractère vont mettre un terme rapide à cette collaboration.

Cette même année il participe à l'Exposition Universelle de Chicago. La collaboration avec Voisin-Delacroix cesse par le décès de celui-ci le 2 avril 1893. Il s'associe alors à Adèle Lesbros jusqu'en 1901, qui lui apporte un soutien financier. Collaborateur également de Jean Coulon à partir de 1894, il connaît un beau succès avec ses grès flammés estampillés « à la Grenade ». Malgré cela, son entreprise connaît des difficultés financières, ce qui l'oblige aussi à orienter sa production vers des faïences plus classiques. Il reçoit une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1900, ainsi que la légion d'honneur. Il s'adjoint la collaboration de deux grands orfèvres, fameux joailliers parisiens Ernest Cardeilhac et Keller avec qui il va produire des pièces remarquables, montées en bronze doré. Mais l'entreprise connaît toujours des difficultés et ferme en 1906. Pierre-Adrien se retire dans sa ville natale où il meurt le 10 août 1910.

C'est le « rouge Dalpayrat » qui fit sa renommée internationale. Il était parvenu en utilisant l'oxyde de cuivre et en maîtrisant l’atmosphère, la durée de cuisson, ainsi que la température à obtenir des effets inédits d'une teinte rouge sang de bœuf.

La faïencerie fut reprise par Volant, puis Genty à l'enseigne de « Faïenceries de Bour-la-Reine et d'Arcueil réunies » avec la participation d’Albert et Adolphe Dalpayrat, deux des fils de Pierre-Adrien. On peut toujours voir au 43, avenue du Général-Leclerc à Bourg-la-Reine, la grande maison à l'architecture d'inspiration normande, décorée de faïences, propriété et demeure familiale. Une salle spécialement aménagée en musée, y présente depuis 2012 la « collection Dalpayrat » de près de 120 pièces, constituée depuis quelques années par la ville de Bourg-la-Reine.