IVAN DA SILVA BRUHNS


Ivan Da Silva Bruhns concourt à l‘Art Deco par une veine des plus truculentes : celle de la tapisserie décorative. R. Cogniat (Art et Décoration) dit de lui en 1935 qu’il est « celui qui a le mieux compris la place du tapis dans le décor de l’époque ».

Son premier élan pour la peinture, qu’il exposa d’ailleurs en parallèle de ses tapis au Salon des Indépendants de 1911 à 1923, au Salon d’automne de 1913 à 1936 et à celui de la Société Nationale des Beaux Arts, le guida et nourrit son oeuvre textile. Sobres et élégantes, ses créations aux vastes gammes de dessins géométriques ou ethniques, aux couleurs de terres naturelles, séduisirent les plus grands décorateurs français de l'entre-deux-guerres, tels Ruhlmann et Leleu et participèrent à la renaissance de l’art tapissier en France.
La manufacture de Savigny-sur-Orge remplaça rapidement l’atelier qu’il avait monté dans un village de l’Aisne. Des ambassades, palais nationaux, grands paquebots Normandie, Atlantique, Ile de France, la Marseillaise, aux plus fabuleux ensembles décoratifs de l’époque, Da Silva Bruhns cumula les succès.

« Le tapis n’est qu’un pavement, plus opulent et plus chaud à l’œil et au pied qu’un dallage de marbre ou une mosaïque, il doit rester par son décor essentiellement plan, par la sobriété et la densité de son coloris, strictement à son niveau dans l’espace » confia t-il pour simple épigraphe d’une oeuvre monumentale.