OSSIP ZADKINE

Vitebsk 1890 - Paris 1967

Elevé sur les rives de la Duina, en bordure de profondes forêts de pins, le goût et le besoin de « dessiner tout et à tout moment » s’imposa tôt au jeune Ossip Zadkine. Son oeuvre est caractérisé par l’alternance et le retour évolutif de thèmes et de formes explorants les courant artistiques sans jamais s’y arrêter et s’y incruster vraiment.

En 1905, il quitta ses plaines natales et se forma au Regent Street Polytechnicum de Londres. Quand il ne flanait pas au British Museum, il ornait et taillait dans l’East End pour gagner sa vie, et sculptait à ses heures perdues. En 1910, son père le dépêcha à Paris. La découverte de la sculpture égyptienne au Louvre, le ravissement des amitiés qu’il entretient avec Amadeo Modigliani, Alexander Archipenko, Henri Gaudier-Brzeska, le persuadèrent de « chercher la vie dans la simplification ou l’accentuation » des formes. Ce postulat artistique s'impose dans l’intégralité de son oeuvre. Zadkine s’inscrivit dans le courant primitiviste par son usage de la taille directe et des volumes à la rigueur d’une géométrie. S’il fut aussi « néo-grec » dans les années 1930 ou soucieux des formes architecturales à la fin de sa vie, Ossip Zadkine n’était en fait rien d’autre qu’un homme dispensant l’émotion, le « ciseau et le maillet entre les mains », selon ses propres termes.

A l’aube de sa mort en 1967, Ossip Zadkine enclencha le dernier mouvement de sa réflexion plastique en opérant un rapprochement et un emboîtement mûri de l’architecture à la sculpture qu’il rêvait toujours plus exacte, déployée et profonde. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands maîtres de la sculpture cubiste. La production artistique de Zadkine a duré un demi-siècle et comprenait plus de 400 sculptures, des milliers de dessins, aquarelles et gouaches, gravures, livres illustrés et tapisseries.