Issu d’une famille aisée, Jean Royère naît en 1902 à Paris. Après avoir effectué des études de droit à Paris puis à Cambridge, il intègre la société d’import-export de son oncle au Havre.
Pourtant, en 1931, Royère choisit de se tourner vers sa véritable vocation : il devient décorateur à l’âge de vingt-neuf ans et intègre une fabrique de meubles dans le quartier du Faubourg Saint-Antoine. Deux ans plus tard, la réalisation du bar du Carlton, sur les Champs-Elysées, lui est confiée : remportant un véritable succès, cette commande permet à Royère de se faire remarquer par Pierre Gouffé qui l’engage dans sa firme. A partir de cette époque, il expose régulièrement au Salon d’automne, au Salon des artistes décorateurs ainsi qu’au Salon des arts ménagers.
En 1937, pour l’Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne, dix-sept ensembles sont commandés à Royère pour différents pavillons – au rang desquels le pavillon des artistes décorateurs, le pavillon de l’Aluminium, le pavillon de la Céramique, etc. – ; il est alors consacré comme l’un des décorateurs les plus courus et accomplis de son temps.
En 1942, Royère quitte l’entreprise de Gouffé afin d’ouvrir sa propre galerie rue d’Argenson. Face au succès rencontré à Paris, Royère décide bientôt d’ouvrir des points de vente au Caire (1946) et à Beyrouth (1947), lui permettant de se constituer une clientèle internationale qui le suivra jusqu’à la fin de sa carrière, notamment nombre de souverains et notables du Moyen-Orient, où il réalisera de nombreux intérieurs.
Dans les années 1950, l’afflux des commandes pousse Royère à ouvrir des galeries à Lima (1955), à Sao Paulo (1957) et Téhéran (1958).
Cessant son activité en 1972, Royère partage son temps entre la France et les Etats-Unis où il s’installe définitivement en 1980. Il s’éteint en 1981 en Pennsylvanie.