Eugène Printz, né à Paris le 1er juin 1889, n'a reçu aucun enseignement scolaire spécialisé. C'est au Faubourg Saint-Antoine, dans l'atelier paternel dont il prendra la direction par la suite, qu'il s'est formé en exécutant des copies de meubles anciens. S'il a entrepris des recherches d'ordre moderne dès 1920, c'est lors de l'Exposition internationale des Arts décoratifs industriels et modernes de 1925, durant laquelle il expose aux côtés de Pierre Chareau, que débute véritablement son oeuvre personnel. A partir de 1926, il participe notamment aux Salons des Artistes Décorateurs, d'Automne et des Tuileries ; en 1931, il présente le bureau du Maréchal Lyautey à l'Exposition Coloniale, ; en 1937, il collabore au Pavillon des Artistes Décorateurs et organise l'éclairage au Pavillon de la Lumière.

Printz, qui a reçu de nombreuses commandes du Mobilier National et de la Ville de Paris, est aujourd'hui principalement exposé aux musées d'Art Moderne et des Arts Décoratifs. Il a réalisé d'importants ensembles mobiliers pour l'Amérique, le Mexique, l'Angleterre et la Belgique ; il a, d'autre part, aménagé les appartements privés de la princesse de La Tour d'Auvergne au Château de Grosbois, dans le Val-de-Marne, et les bureaux personnels de Jeanne Lanvin à Paris. Très intéressé par le luminaire, les lustres, les torchères, l'éclairage indirect, il a travaillé à ce titre pour les peintres Marquet et Boussingault. Enfin, en dehors de ses activités d'ensemblier, il a conçu pour Louis Jouvet, des décors de théâtre, en particulier pour "Domino" et "Jean de la Lune". Décoré Chevalier de la Légion d'honneur en 1937, il est décédé à Paris le 27 mars 1948.

Eugène Printz n'était pas seulement un parfait technicien du meuble, il en avait le culte, et dès sa jeunesse il se familiarisa, par de constantes visites dans les musées, avec les chefs-d'oeuvre anciens qui déterminèrent sa vocation. Pour lui, le meuble était un objet de luxe digne des plus beaux matériaux. Il le voulait en même temps bon serviteur de l'usager et se plut à inventer toutes sortes de combinaisons ingénieuses, inattendues et pratiques. Il usa des bois exotiques les plus rares et aussi de palmier, rehaussés de bronze doré, patiné, et gaina régulièrement ses intérieurs de sycomore à l’aspect aussi soyeux et doux que du satin. Printz se plut à réaliser de somptueux meubles incrustés de précieux émaux de Jean Serrière, de grands panneaux d’argent, de cuivre ou de laques délicatement travaillés par Jean Dunand, dont le fils, Pierre Dunand, continuera la collaboration fidèle à une tradition de belle ébénisterie.
Si toutes ses œuvres étaient réalisées dans son atelier par des artisans spécialisés, il établissait toujours lui-même, à grandeur, avec tous les éléments décoratifs, la première maquette et supervisait rigoureusement chaque étape de l'exécution d'une pièce. Passionné par son métier, par son art, d'un caractère très personnel, Eugène Printz entendait prévoir jusque dans leurs moindres détails les aménagements intérieurs qu'il organisait avec une fastueuse imagination.