ALFRED RETH (1884-1966)
Budapest 1884 - Paris 1966
Alfréd Réth né Alfréd Roth le 29 février 1884 à Budapest et décédé en septembre 1966 à Paris était un peintre hongrois, naturalisé français, considéré comme une des principales figures de l'Avant-garde et de l'Ecole de Paris.
Alfréd Réth est le huitième enfant d'une famille hongroise modeste. À la fin de sa scolarité, il devient employé de banque, comme le souhaitait alors son père. Dès son enfance, Alfréd fait la connaissance d'Istvàn Farkas et de Làszlò Mednyànsky. Il se lie d'amitié avec le premier et le second lui apprend à peindre. C'est de là que naît son intérêt pour le bouddhisme et l'art oriental. En 1903, il se lie avec la colonie de peintres de Nagybànya et commence à travailler sous la direction de Kàroly Ferenczy.
En 1905, il part à Paris avec Jòzsef Egry. En France, il travaille à l'atelier de J. E. Blanche à Montmartre. Il rencontre l'orientaliste Jean Buchot par l'intermédiaire de Mednyánszky et développe son intérêt pour l'art hindou et khmer qu'il découvre au Musée Guimet. Il découvre Cézanne chez Ambroise Vollard puis au Salon d'Automne en 1907 ; il ne rejoint pas le groupe Fauve mais fait partie du mouvement cubiste dès 1907. Il expose 3 toiles au Salon des Indépendants, accrochées entre celles de Matisse et de Rouault, et réitère en 1911 : ses toiles côtoient celles de Braque, dont il sera proche plus tard, Léger, Lhote, Metzinger, de Segonzac.
Il est un des nombreux peintres dits de l'Ecole de Paris. En 1913, il est invité à participer à une exposition consacrée au cubisme à Berlin par la galerie der Sturm, où il représente l'art contemporain français avec 80 tableaux et dessins. Toujours en 1913, ses œuvres sont présentées à Budapest lors d'une exposition cubiste.
En 1914, avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale, il est interné comme citoyen d'un pays ennemi de la France.
La fin de la guerre, marque le début des Années folles, le retour des collectionneurs étrangers et leurs achats importants d'œuvres modernes, une vie intense, créative et mondaine dans un Paris qui veut rivaliser avec Berlin. Il est un des premiers à s'engager sur la voie de l'abstraction, dans les années 1920 ses toiles sont des jeux de lignes et de plans, de courbes. Il sera ensuite membre du groupe Abstraction - création : Art non figuratif en 1931 avec Arp, Georges Valmier, Herbin, Kupka etc.. dont le but est de diffuser l'art abstrait et d'organiser des expositions, et qui sera actif jusqu'en 1936. En 1946, après la seconde guerre mondiale, se constitue le Salon des Réalités Nouvelles avec lequel il exposera.
À la fin de sa vie, Réth sera toujours dans le mouvement abstrait, mais également il reviendra à la figuration et aux collages qu'il avait commencés en 1906, avec du papier et en ajoutant du collage de tissus colorés imprimés. Les matières qui le captivent alors, sont un axe majeur dans son travail jusqu'en 1960. Une rétrospective lui est consacrée à Chicago en 1966, date même de son décès.