Francis Jourdain naît le 2 novembre 1876 au sein d’un milieu parisien aisé. Son père, Frantz Jourdain (1847-1935), est journaliste, critique, organisateur des Salons d'Automne et architecte. L'entourage familial du jeune garçon se compose de nombreux artistes, écrivains et intellectuels. Dès l'adolescence, il se passionne pour la peinture et décide de devenir ouvrier d'art. Il étudie le dessin, la gravure, la verrerie et la décoration. Lors de l'Exposition universelle de 1900, il reçoit une médaille d'or récompensant les vitraux qu'il a conçu pour le théâtre de Loïe Fuller édifié par Henri Sauvage.
En 1913, il se consacre à ce qu'on va appeler les "ensemble-mobiliers". Son goût pour la simplicité va à l'encontre de l'exubérance décorative qui règne à son époque. Avec ses amis Léon Werth et Octave Mirbeau, il fonde les "Ateliers Modernes" et rédige un manifeste prônant la fabrication de meubles simples, fonctionnels et bon marché.
Bien que la critique juge sévèrement sa sobriété dans un premier temps, il rencontre plusieurs architectes qui poursuivent les mêmes idéaux. Le rapprochement qui s'effectue entre ces jeunes artistes provoque bientôt des tensions au sein de la Société des artistes décorateurs avec les représentants des beaux-arts traditionnels. Celles-ci mènent à un schisme qui donne naissance à l'Union des artistes modernes (U.A.M.) en 1929.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il cesse ses activités d'architecte-décorateur. A la Libération, il décide de se consacrer à l'écriture. Francis Jourdain décède à Paris le 31 décembre 1958 à l'âge de 82 ans en ayant largement contribué à l'émergence du style "moderne".