MAURICE JALLOT

Maurice Jallot est né le 11 mars, durant l'Exposition universelle de 1900. Fils de Léon Jallot, il deviendra, tout comme lui, sculpteur sur bois, ébéniste et décorateur. Après des études effectuées à l'Ecole Boulle, il entre dès 1921 dans l'atelier de son père. Les meubles qui en sortent sont bientôt exposés dans les salons sous leurs deux noms accolés. En 1928, lors du Salon des Artistes Décorateurs, la production de Maurice Jallot est présentée à côté de celle de son père, mais désignée séparément, signée de son seul nom. En réalité, il travaille parfois seul, parfois avec son père, ajoutant alors, et de plus en plus, aux vues assez traditionalistes de celui-ci, les impulsions plus modernistes de son tempérament.

S'il est un artiste moderne, il reste malgré tout un artiste classique. Possédant une technique rigoureuse, il conçoit des meubles simples et dépouillés. Les surfaces sont nettes, parfois agrémentées de matériaux nobles comme le galuchat, les lignes sont droites et les courbes, restent rares et discrètes. Il y a peu ou pas d'ornements en relief, pas de moulures, mais toujours de beaux placages employés sans patine, et des panneaux de laque à motifs géométriques. Chez lui, le métal n'intervient qu'à titre accessoire, comme renfort ou protection. Ajoutons à cela le principe de la "pièce unique", cher à Maurice Jallot, pour que se dégage une impression de luxe.

Par ailleurs, en tant que décorateur, Maurice Jallot a réalisé des appartements, des magasins ou des hôtels. Il a travaillé pour l'Elysée, pour des ministères, pour les ambassades de France en Pologne et en Israël et notamment pour des paquebots des Messageries maritimes. Il utilise des matériaux synthétiques et, à partir de 1949, il réhabilite le rotin. Ses ensembles décoratifs sont organisés autour de couleurs dominantes, en particulier le beige et le brun, auxquelles s'ajoutent souvent des rehauts d'argent. Dans les années 1950, il met fin à son activité de décorateur et décède en 1971.